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création de jeux

Atelier de création de jeu Egalité filles-garçons

Atelier de création de jeu Egalité filles-garçons

Atelier création de jeux sur l’égalité fille/garçon

Stéphane Cloux, coordinateur de Ludomonde, nous explique le concept des ateliers création de jeux :

« Notre coopérative a développé un secteur création de jeux depuis 1 an car nous avons en notre sein deux gamedesigner. Nous travaillons nous même sur des jeux de société dans le but de les commercialiser. Par ailleurs nous accompagnons les professionnels lorsque ceux-ci veulent utiliser le jeu pour faire passer un message, comme sur l’égalité filles/garçons ou le développement durable. »

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Nous pouvons proposer deux services :

– Mener un atelier création de jeux : Avec nos gamedesigner formateurs, nous accompagnons un groupe d’enfants ou d’adultes à créer un jeu de société abouti. Ils commencent par modifier un jeu déjà existant pour comprendre l’idée de mécanique ludique, puis nous les accompagnons sur la création de leur jeu à partir de la thématique souhaitée. Des messages voulant être véhiculés vont découler des mécaniques et le jeu sera également support de contenus. Nous les aidons à trouver un bon équilibre entre le purement ludique et le message à faire passer. Une fois les tests et les ajustements faits, nous fabriquons un prototype avec du papier et des crayons. Le jeu peut ensuite être finalisé de différentes manières : on peut le mettre en version PDF imprimable sur un site web et le partager sous licence Créative Commun, mais nous pouvons aussi vous proposer des boites de jeux « pro » en quantité limitée de 1 à 50 boites voir plus.

– Former à la création de jeux: il s’agit sur un ou deux jours de donner aux professionnels une méthode afin qu’eux même puissent créer des jeux intéressants avec les enfants ou des adultes. Nous leurs apprenons à analyser un jeu, à identifier les mécaniques ludiques de base et à faire un jeu plus élaboré que le traditionnel quizz ou jeu de l’oie. »

Pendant les vacances d’avril, Ludomonde a organisé un atelier de création de jeux de société avec les enfants des écoles Lasalle et Rampal, et le centre socioculturel Belleville.  Tout en s’amusant, Ludomonde a proposé la conception d’un jeu favorisant la mixité et luttant  contre les stéréotypes. Les enfants se sont réunis autour de ce projet, accompagnés et encadrés  par Pierre-Yves Martin, Game Designer, et Stéphane Cloux, coordinateur de Ludomonde.

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Le programme était sur cinq jours. Le premier jour les  enfants ont joué à des jeux. Ils ont ensuite modifié les règles du Jungle Speed le jour suivant,  afin d’appréhender la création de jeux. Ensuite, place à la réflexion autour des stéréotypes, de l’égalité fille/garçon et du jeu qu’il faut concevoir ! Le jeudi les enfants ont fabriqué leur jeu qu’ils ont nommé le Mix un Max. Le vendredi, les enfants ont pu présenter leur réalisation à leurs camarades du centre de loisirs, avec  qui ils ont joué. Le jeu mélange les clichés sexistes pour mieux les déconstruire. Il consiste à faire deviner un personnage constitué de 3 éléments tirés dans 3 tas de cartes différents : « fille ou garçon », « vêtements », et « action ». Ainsi les diverses combinaisons peuvent les amener à dessiner ou à mimer un homme préhistorique qui regarde Violetta, une femme militaire jouant à un jeu  vidéo.. Le jeu s’avérant plus intéressant en équipe pour former des groupes mixtes.

Pierre-yves Martin est l’intervenant principal de l’atelier. Nous l’avons interrogé à propos de cet atelier. Il est créateur de jeux (jeux de société, jeux vidéo, grands jeux d’animation) depuis plus de 10 ans, il a travaillé dans plusieurs sociétés et associations intervenant dans le domaine du jeu (Orange games, Infogramme Atari, Underconstruction, Aux 1000 lieux). Depuis 3 ans, il accompagne les professionnels dans la création de jeux et produit une vingtaine de jeux par an.  Il est coopérateur de la scic Ludomonde.

Les jeux de société reproduisent-ils les stéréotypes de genre ?

« Beaucoup de jeux reproduisent les stéréotypes filles-garçons, non pas dans leur mécanique, mais dans leur habillage. Les créateurs mettent rarement des clichés, mais les éditeurs, oui, pour vendre le mieux possible. Si c’est un jeu sur l’affrontement, ils vont le rendre très guerrier et il ne comportera que des personnages masculins, exceptionnellement des amazones. Quelques-uns évitent néanmoins ce travers, comme Small World, dans lequel des tribus se combattent : dans la dernière édition, il y a autant de personnages féminins que masculins. »

Y a-t-il eu une évolution ?

« Comme les jeux modernes se sont surtout développés dans les années 1980-1990 en Allemagne, un pays où les femmes travaillaient très peu et s’occupaient surtout des enfants, ils n’avaient aucun problème à reproduire les stéréotypes. les Etats-Unis sont l’autre grand fournisseur de jeux, là où il y avait systématiquement le standard de la famille américaine, maman à la maison, papa au travail en costume, une fille, un garçon et un bébé toujours asexué. Il ne faut jamais regarder en détail un plateau de La bonne paye par exemple. Début 2000, la diffusion s’est élargie à la Suisse, la France et la Belgique notamment et ça a évolué positivement. »

Qui sont les créateurs de jeux ?

« Majoritairement, ce sont des hommes qui les créent, parce que petits, les garçons jouaient davantage aux jeux de société plus adapté à leur genre. Mais de plus en plus de filles jouent, certaines d’entre elles deviendront certainement créatrices.. »

Et les jeux vidéos ?

« Il y a très peu de femmes dans le jeu vidéo. Pendant très longtemps, c’était vu comme un jeu de garçons, on ne citera jamais suffisamment la Game Boy. Il n’y a jamais eu de Game Girl. Ca a un peu changé, mais on revient au problème qu’il n’y a toujours que des hommes pour fabriquer ces jeux, surtout pour le grand public. Côté jeux vidéo indépendants, c’est moins vrai. Dans Octodad par exemple, tu es un poulpe père au foyer qui se fait passer pour un être humain. Tu dois tondre la pelouse, faire à manger, préparer le biberon du bébé sans te faire remarquer et sans que des objets ne collent à tes tentacules; Ta femme travaille pendant ce temps là. »

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Maya, coordinatrice au centre socioculturel  Belleville, a participé à la semaine avec Ludomonde.

Bonjour Maya, pouvez-vous nous dire comment le projet est né ?

« Depuis la rentrée 2014, un groupe de parents mène un projet participatif autour de la promotion de l’égalité fille/garçon dans l’éducation et dans la vie quotidienne. On avait donc décidé de réaliser un projet, en plus de ce travail de fond. Le groupe de parents s’est élargi aux centres d’animations.

Le projet a plusieurs  objectifs principaux. Le premier concerne la sensibilisation à l’égalité fille/garçon dans l’éducation. Il s’agit d’envisager cette thématique dans toute sa complexité, en rapport avec les activités pratiquées avec les enfants. Enfin, il s’agit de mener des actions dans la communauté éducative, en diffusant des informations et en proposant des temps de rencontre, en faisant connaitre des outils, et éventuellement d’en créer !

Après cette réflexion, nous nous sommes dit qu’il fallait créer un outil ludique sur l’égalité fille/garçon. Comme les enfants sont joueurs et que certains parents aussi, nous avons pensé à quelque chose autour du jeu. On a répondu à un appel à projet sur l’égalité homme/femme de la région Ile  de France. La Caf de Paris soutient également ce projet.  Comme nous avons un partenariat avec Ludomonde (nous sommes coopérateurs dans le collège bénéficiaire), nous avons pensé à eux pour participer à ce projet de création de jeu autour de cette problématique de l’égalité. Pour étendre le projet à la taille du quartier, nous avons proposé au centre de loisirs des écoles  Lasalle et Rampal de participer, en sachant qu’ils sont partis prenante sur la question de l’égalité.

Pendant une semaine durant les vacances d’avril, nous avons  donc proposé un stage de création de jeu égalité fille/garçon, se nommant Tous égaux devant le jeu.

Avant le démarrage de l’atelier, les parents ont rencontré Stéphane CLOUX et Pym, pour qu’on puisse définir ensemble les objectifs de l’atelier, quelle méthodologie convenait. Il y a eu un vrai échange avec les parents en amont. »

Qu’avez-vous pensé du déroulement de la semaine ?

« C’est la première fois que j’assistais à un atelier de création de jeux. Pour nous ce qui était important, c’était d’associer des parents, des enfants, et des animateurs : c’était intergénérationnel. Les ateliers se déroulaient au centre socioculturel Belleville, ce choix de lieu n’était pas anodin : il a permis aux enfants de sortir du cadre des écoles et pour certains de découvrir un nouvel espace  d’animation dans le quartier. C’est important car nous proposons une ludothèque aux familles le samedi après-midi durant l’année scolaire.    Les enfants sont au centre de la création, mais les parents soutiennent cette démarche. Le programme de la semaine était équilibré. Tout s’est déroulé de manière très naturelle lorsque que les enfants sont passés à l’étape création. Nous avions  échangé avec eux d’une part sur l’égalité fille/garçon, et d’autre part sur l’aspect théorique de la création de jeu. Puis  ils ont émis des propositions très spontanées !

Le jeu que nous avons créé montre aux enfants qu’ils sont l’objet de représentations et de clichés, pour mieux les dépasser. »

Le jeu a ensuite été présenté à un groupe d’enfants de l’école Lasalle, qui n’avaient pas participé au projet afin de le tester. On s’est rendu compte que c’était un jeu très plaisant auquel les enfants ont adhéré ! L’objectif d’un jeu ludique qui questionne les préjugés a été atteint. C’est un atelier qui mériterait d’être reproduit, peut-être de manière plus espacée dans l’année pour apporter aux enfants plus d’éléments de réflexion.

C’était un projet collectif autour d’un thème dont tout le monde doit se saisir. Cela montre aux enfants que l’égalité filles/garçons est quelque chose de quotidien, dont on ne discute pas juste une seule fois dans l’année. C’est un projet très enrichissant pour tout le monde.

Pour l’instant le projet n’est pas fini : il a été présenté à l’école, et nous avons continué notre réflexion pour répondre aux objectifs de départ. Le but final est de faire éditer notre jeu. »

Que pensez-vous de la manière de travailler de Stéphane et Pym ?

« J’ai beaucoup aimé la méthodologie qui a très bien fonctionné, malgré  les différences d’âge entre les enfants. L’organisation de la semaine, l’alternance entre la théorie et la pratique était bien pensée. Et c’est un projet facilement réalisable car il ne faut pas beaucoup de matériel. Il suffit d’avoir des animateurs professionnels et des enfants motivés ! Ils savent aussi très bien s’adapter face à  certaines modifications. Des enfants de CP qui n’étaient pas prévus dans le groupe sont venus.  »

Que pensez-vous de l’accompagnement de Ludomonde à travers votre coopération ?

« C’est un accompagnement qui permet de répondre à des questions qui peuvent se poser dans différents secteurs : l’aménagement d’un espace petite enfance, la mise en place d’une ludothèque pour les plus grands. J’apprécie leurs compétences multiples qui font que nous sommes complémentaires. Ils nous ont donné une formation plus large sur le jeu ! Avec Ludomonde, chacun a pu développer une réflexion sur le jeu comme outil d’animation. »

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